Centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu

Le domaine sera réduit de quelques hectares par des ventes successives de parcelles, et les bâtiments seront fortement remaniés au fil des années, mais il a conservé son parc ombragé et on décèle encore les vestiges de l'ancien château de Champagneux, dont la façade principale est tournée vers le Rhône. L'origine religieuse du lieu est toujours rappelée par la présence d'une chapelle et d'un cloître. Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'hôpital vit en quasi autarcie, derrière ses hauts murs, produisant dans sa ferme une grande partie du nécessaire à la vie des malades et du personnel, pain, légumes, œufs, viande. Il y avait même un magasin pour les produits de nécessité courante et une salle de cinéma. Certains malades y passaient toute leur vie.

Pour la suite de l'histoire, lire le passage du livre de Catherine Chambon, Lyon 8e arrondissement Histoire et métamorphoses, (Editions Lyonnaises d'Arts et d’Histoire, 2009), page 160, et le fascicule édité par l'ARHM** en 2024, lors du bi-centenaire de la création de l'hôpital : Un Long Fleuve Intranquille, Histoire de l’Hôpital Saint Jean de Dieu (1824-2024).

* Saint Jean de Dieu : nom donné à Joao Ciudad (1495-1550) né à Montemor-o-Novo au Portugal, qui fonda à Grenade en Espagne, une maison de Dieu, hospice où étaient accueillis et soignés tous les pauvres malades. Ses biographies racontent qu’en 1537, après avoir entendu un sermon de Saint Jean d’Avila, il perçoit un grand changement en lui. Il traverse une grande crise. Il se met à parcourir les rues de la ville en criant et en se roulant par terre, pendant plusieurs jours si bien qu’on le prend pour un fou et qu’on l’enferme à l’Hôpital Royal de Grenade. Il sort quelques mois plus tard, en paix avec lui-même, ayant pris conscience du sort terrible alors réservé aux fous et décidé à leur venir en aide. On date de 1539, la fondation de l'ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu.

** ARHM : Action Recherche Handicap et Santé Mentale