Le quartier du Moulin à Vent

La plaine alluviale de la rive gauche du Rhône a été longtemps une terre agricole propice à la culture des céréales. Il n'est donc pas étonnant qu'il y ait eu des moulins à farine dans cette région. Un “moulin avan” est attesté sur des cartes du début du XVIIIe siècle mais sa présence est beaucoup plus ancienne, sans doute existait-il déjà au XVIe siècle. Il est difficile aujourd’hui de situer avec précision l’emplacement de ce moulin. Le plus probable est qu’il était sur le territoire de Vénissieux, approximativement à l’angle de la rue du Moulin-à-Vent et de la rue Professeur-Roux. C'est lui qui a donné son nom à la rue du Moulin à Vent, à la place du Moulin à Vent et au quartier avoisinant qui est à cheval sur Vénissieux et le 8e arrondissement.
 

Dans une conférence donnée en 2003, Monsieur Henri Cogoluenhes a rapporté l’anecdote suivante dont il avait trouvé trace dans des archives notariales : « Le lendemain de Noël 1748, une forte tempête brisa des peupliers, arracha des tuiles, écroula une partie du mur de clôture du Château de Champagneux. Maître Claude Teissier, notaire royal à Lyon vint expertiser les dégâts. Ce tabellion, le fermier du château et deux témoins prirent leur repas à la Grange du Moulin et remarquèrent qu'à la Tour du Moulin, des tuiles avaient été emportées et que le portail était branlant. Les termes du contrat notarial permettant de penser que ledit moulin était donc devenu une sorte d'auberge campagnarde. » (source : revue Les Amis de Lyon et de Guignol, 2004)

Au XIXe siècle, les terres agricoles de la plaine de la Guillotière se spécialisent dans le maraîchage et à la culture des roses. On y a d'ailleurs longtemps utilisé les produits de vidange des latrines lyonnaises pour fertiliser le sol (le fameux lac de Vénissieux). Mais contrairement à ce que donne à penser la dénomination Jardin Marie-Louise et Joseph Schwartz, du nom d'un couple d'anciens rosiéristes célèbres qui a été donné à un passage paysagé reliant la route de Vienne à la rue Arnaud Beltrame, au cœur du PUP Patay, il n'y a jamais eu de roseraies dans nos quartiers.