🏛️ Notice Historique

La route de Vienne

Au 1er siècle avant JC, le général romain Marcus Agrippa  a développé un réseau de routes partant en étoile de Lyon vers les différentes régions de la Gaule et de l'Empire. Le tracé de la route de Vienne correspond sensiblement à un ancien « compendium » gallo-romain qui permettait de raccourcir le trajet de Lyon à Vienne, en évitant la « Voie de la Narbonnaise » située sur la rive droite du Rhône. 

 

En 1922, les frères de Saint-Jean-de-Dieu ont retrouvé dans leur domaine un milliaire romain, borne marquant la distance entre 2 milles romains (1 mille romain = 1481 m, équivalent à 1000 doubles pas romains, un pas = 0,74 m).  Cette borne marquait le mille n° 13, à partir de la ville de Vienne. On était donc à 19,2 km de Vienne. (Milliaire exposé au LUGDUNUM Musée et Théâtres romains)

Réseau des voies gallo-romaines

Le nom de la route de Vienne a fluctué au gré des régimes politiques : route de Marseille, route d'Antibes, route royale, route impériale, RN 7. Son tracé a évolué au fil du temps. De nos jours, elle va de la rue Garibaldi jusqu'au boulevard périphérique en limite de Vénissieux/Saint-Fons. Autrefois, elle se raccordait à la Grande rue de la Guillotière au niveau de la rue Claude Boyer, en passant par la rue Fonlupt (ancienne rue Croix Mathon), la rue du Repos, la rue de la Madeleine. 

 

De 1889 à 1949, une ligne de tramway n° 12 allant de Bellecour à Vénissieux a fonctionné sur la route de Vienne. Sur cette ligne circulaient des voitures à impériale qu'on appelait « belles mères », car du haut de l'impériale, dit-on, les belles mères pouvaient surveiller au passage ce que faisaient leur belles filles ou leurs gendres, dans la rue ou dans leur maison.

 

On peut distinguer sur le tracé de la route de Vienne, dans le 8e arrondissement, 2 tronçons séparés par un carrefour à très fort passage entre les rues Challemel-Lacour et Henri Barbusse où se situe la place du Moulin à Vent.

 

1) au nord : habitat très dense et disparate. Malgré les multiples constructions qui se sont développées ces dernières années, on remarque encore quelques maisons basses et des immeubles avec façades à la symétrie soignée dans le goût du XIXe siècle. Les jalousies à lattes de bois à la lyonnaise ont presque toutes disparu au profit des volets roulants, mais il reste encore quelques lambrequins et appuis de fenêtres ouvragés. La route de Vienne et ses environs offrent de beaux exemples de l’évolution architecturale urbaine du XIXe au XXIe siècle.


            - au n° 223 : à remarquer, la maison Blanc, grosse demeure bourgeoise avec sa curieuse tourelle crénelée, et son portail en fer forgé. La famille Blanc, un temps propriétaire de cette maison, était apparentée aux Carrier, dynastie de médecins intimement liée à l’histoire de l'ancienne clinique Saint-Vincent-de-Paul. Elle est aujourd'hui le siège de plusieurs entreprises, dont la société Go-concept, spécialisée dans le conseil en gestion des affaires.

 

          - au n° 126 : un portail métallique donne sur la pittoresque « cour des miracles » selon l'expression des habitants du quartier. La porte est surmontée d'une inscription « Post Tenebras Lux » (Après les Ténèbres, la Lumière), une citation biblique devise de la ville de Genève depuis l’époque de Calvin, sans doute placée là par un ancien propriétaire des lieux, de religion protestante.
 

         - à l'angle de la rue Croix-Barret : se trouvait autrefois le cinéma Le Splendid créé en 1925 dans l'ancienne salle du bal Tabarin. Il a disparu lors de l'élargissement de la rue Croix-Barret dans les années 1980. Quant au Kursaal Cinéma, exploité de 1918 à 1971 au 136 route de Vienne, il est difficile de localiser précisément son emplacement car la numérotation a disparu. Un 3ème cinéma a existé dans le quartier de la Petite Guille, rue Barbusse, à l'emplacement du dancing New-Hollywood, qui s'est aussi appelé le Moulin Rouge.

 

Quelques événements, parfois tragiques, ont marqué l'histoire récente de cette partie de la rue :
          - août 2007 : effondrement d’une maison 128 route de Vienne
          - 7 novembre 2009, les policiers ont retrouvé neuf des onze millions d’euros volés l’avant-veille par Toni Musulin cachés dans un garage 175 route de Vienne.
          - 18 mai 2018 : effondrement d'une maison 166 route de Vienne

          - nuit du 29 au 30 mai 2018 : effondrement de deux maisons 113-115 route de Vienne 

          - 9 février 2019 : incendie criminel de la maison 125 route de Vienne (mort de Clara Mocquot et de sa fille Anna)


Plus loin, sur le 7e arrondissement, après le passage du pont au-dessus des voies ferrées, on peut évoquer le souvenir de Jules-Joseph Bonnot (1876-1912), gangster anarchiste (la bande à Bonnot) qui entre  1906 et 1910 a ouvert successivement 2 ateliers de réparation automobiles route de Vienne (adresses repérées : n° 56 et 23bis, ancienne numérotation).


2) au sud, après la place du Moulin à Vent : la route de Vienne sépare Vénissieux et Lyon. Le 8e arrondissement forme dans ce secteur une bande étroite le long de la voie ferrée. Le paysage est plus ouvert, moins urbanisé qu'au nord. On longe successivement le Lycée privé La Xavière, le clos Layat et l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu
 

Sources & Liens

Médias

Réseau des voies gallo-romaines
Borne milliaire romaine retrouvée dans le domaine de St-Jean-de-Dieu en 1922
La route de Vienne a changé de tracé au fil du temps
Souvenir d'une ancienne appellation de la route de Vienne : RN7
Une belle-mère de la ligne 12
126 route de Vienne : l'ancien portail (2011)
Inscription sur le linteau du 126 route de Vienne
Ancien cinéma Le Splendid (angle route de Vienne-rue Croix-Barret)
Route de Vienne : fenêtres "à la Lyonnaise" (2022)

Catégories : Nom de rues, Intérêt historique

Date de création : 14/06/2025

Date de mise à jour : 25/07/2025

🚩 Signaler un problème

À proximité